Cookies always make friend [Lilianna Olswan & Pandora J.Black]

La grande horloge du salon sonna 13h00, faisant soupirer Gabrielle. Installée sur un canapé mauve, la demoiselle observait sa tasse de thé froide avec morne. Confortablement étendue sur un pouf devant elle, le vieux chat gris la fixait de ses yeux jaunes. C’était une après-midi tranquille, ensoleillée, le genre de weekend qui faisait que les rues de Pré-au-lard étaient complètement envahis par les étudiants venus profité du beau temps. Arrivé depuis 3 jours, Gabrielle se remettait doucement du décalage horaire lorsque sa Grand-Mère lui avait demandé de l’accompagner chez une amie à Pré-au-Lard. Sur le moment, Gabrielle n’avait su comment formuler son refus. Elle devait encore s’entrainer et régler cette histoire de testament avant d’aller chercher son visa de retour mais Maharet n’avait rien voulu entendre. L’héritière de la famille Avery n’avait donc eu d’autre choix que de suivre sa Grand-Mère jusque chez Lady Primrose.

Cela faisait environ 8 ans que Gabrielle n’avait pas mis les pieds à Pré-au-Lard. Le village n’avait pas changé. Les routes bondées et joyeuses étaient les mêmes. En ce weekend de congé, les élèves y parcouraient les rues, les boutiques, ressortant tout pimpant avec leurs achats. Quelques nouveaux magasins avaient fait leur apparition attirant le regard curieux de l’apprenti auror. Pour cette sortie, la demoiselle avait fait un effort vestimentaire, peu encline de s’attirer de nouveau les remontrances de sa famille sur son accoutrement trop moderne à leurs yeux. En plus d’un pantalon noir et d’un t-shirt gris pâle, elle avait enfilé une veste de sorcier d’un bleu profond qui descendait jusqu’à ses genoux, présent offert par sa belle-mère quelques années plutôt. Le vêtement avait une coupe classique et le tissu riches lui donnait des airs aristocratiques qu’elle n’avait pas vraiment. Les deux femmes s’arrêtèrent à quelques rues de la place centrale, devant une agréable petite maison bien entretenue. Elles venaient à peine de pousser la porte du jardin que l’entré s’ouvrit sur Lady Primrose qui les attendaient.

La vieille dame au visage joufflus et souriant avait été ravie de revoir Gabrielle. La jeune femme gardait de bon souvenir de cette dame qui avait toujours des sucreries à lui donner. Gabrielle se souvenait d’avoir passé des après-midis entiers à confectionner des pâtisseries pour une vente de charité dans sa cuisine fumante. Elle était toujours si gentille. Veuve depuis déjà des années, Lady Primrose avait garder son sourire et son entrain de jeunesse. Qu’elle soit amie avec sa Grand-Mère avait toujours surpris Gabrielle. Sa grand-mère Maharet était une aristocrate classique, au port princier, au visage sévère, occupée avec ses diverses œuvres de charités. Difficile de l’imaginer faire des biscuits.

-Alors ma chérie, cela te convient?

La voix de la vieille dame tira Gabrielle de ses souvenirs qui cligna des yeux, consciente brusquement que la conversation avait dévié sur elle.

-Vous disiez?

Lady Primrose eu un petit rire avant de remonter ses lunettes devant son regard pétillant.

-Votre Grand-Mère nous proposait justement d’aller prendre l’air dans le village, c’est une belle occasion de faire des rencontres!

Ah c’était donc cela. Le regard bleu de la jeune femme devint glacial. Elle aurait dû se douter que sa grand-mère ne souhaitait pas seulement de la compagnie. Reprenant son air courtois et mondain, Gabrielle s’obligea à boire une gorgée de son thé froid avant de redéposer sa tasse.

-Je ne souhaiterais pas vous déranger, je suis certaine qu’Annabelle aura plein de chose passionnante à vous raconter, peut-être que Lady Primrose n’aurait aucun inconvénient que je vous attende ici?

Avec une aussi belle journée, Gabrielle était certaine que sa demi-sœur était au village à profiter du soleil. Et elle n’avait aucune envie de la revoir. Lady Primrose parut trouver cette idée merveilleuse. Elle battit des mains avec bonne humeur.

-[color:38b1=##ffcc00]Mais oui Maharet, laisse là ici, la petite préparera les biscuits pour mes visites à Ste-Mangouste et nous profiterons du soleil. Tu te souviens encore comment faire les paniers de biscuits ma petite?

L’apprenti auror esquissa un sourire. Elle traquait la magie noire, ce n’était pas mettre des biscuits dans des paniers qui allait lui faire peur.

- Bien évidemment...

-Quelle excellente nouvelle. Les ingrédients sont dans la cuisine, je suis certaine que vous vous rappelez comment faire la préparation! Faite attention au four, il cuit un peu vite.

Euh pardon? Elle avait dit quoi? Gabrielle se redressa sur son siège tandis que sa Grand-Mère et Lady Primrose rajustaient leur robe avant de sortir.

-Nous reviendrons plus tard ma belle, tu fais comme chez toi.

-Mais pas complètement, se sentit obligé de préciser sa grand-mère.

Seule dans la demeure, l’apprenti auror resta figée un instant avant de se diriger vers la cuisine. Par Merlin. Lady Primrose n’avait pas mentis. Il y avait bien des ingrédients sur une table. Gabrielle sentit ses épaules s’affaisser. Elle avait beau être excellente en potion, elle et la cuisine c’était comme un moldus et une baguette; complètement incompatible.

Vingt minutes plus tard, les biscuits au four, la cuisine ressemblait à un champ de bataille. La table était couverte de farine, d’œuf, de morceaux de chocolats. Un tour de magie raté avait envoyé de la pâte à biscuit jusqu’au plafond. Gabrielle en avait eu jusque dans les cheveux. Sa veste posée sur une chaise avait été épargnée mais le reste de ses vêtements étaient couverts de farines. Cela allait lui prendre un temps incroyable pour tout nettoyer. Concentré à la tâche, l’héritière en oublia les biscuits qui cuisaient dans le four et qui répandait un gros nuage de fumée noire qui s’échappait par la fenêtre ouverte...

C'était enfin le week-end ! Après une semaine de dur labeur je me disais qu'enfin j'allais pouvoir en profiter pour me reposer un peu, je mis la dernière note à la copie que j'étais en train de corriger et je reposa la plume dans son encrier. Je posa la copie tout en haut de la pile que j'avais commencée ce matin avec une certaine fierté. Ce travail avait occupé toute ma matinée mais j'en avais enfin fini pour ce week-end. Je m'étira sur ma chaise satisfaite puis je me leva et m'approcha de la fenêtre de ma chambre.

Il faisait un temps superbe et j'esquissa un sourire, une des autres raisons qui faisait que j'étais très heureuse d'être en week-end, c'était que Lilianna et moi avions prévue de nous retrouver à Pré-au-lard dans l'après-midi afin de nous balader et d'enfin prendre cette fameuse Bièraubeurre dont nous avions tant parlé. Je m'habille sobrement, juste un jean bleu clair avec un haut noir et je décida de quand même mettre une cape car même si le temps s'améliorait une petite brise les accompagnerais surement pendant la balade.

Avant de fermer la porte ma chambre prête à partir, je vérifiais que j'avais bien ma baguette dans ma poche et je commença à me diriger vers le village. J'avais dit à Lilianna de ne pas m'attendre et que je la rejoindrais sur place. J'avais hâte d'arriver alors je pressa le pas croisant les autres élèves de l'école qui voulaient eux aussi profiter de cette magnifique journée. Pour une fois que je me rendais au village pour retrouver quelqu'un je devais bien avouer que j'étais d'excellente humeur.

Je finis par arriver sur la place principale du village qui était noire de monde, je cherchais tant bien que mal à repérer Lilianna parmi cette foule d'élève en songeant que la longue chevelure rousse de la jeune femme ressortirais surement bien au milieu de tout ce monde. Tandis ce que j'avançais au cœur de la foule cherchant toujours la jeune femme, et alors que j'allais me rendre aux Trois Balais ou je pensais que la jeune femme s'était réfugiée pour m'attendre, je sentis une légère odeur de brulé qui flottait dans l'air, mais pas une douce odeur de gâteau sortant du four non, vraiment une odeur de cramé.

Curieuse par nature, je me détourna de mon chemin initial afin de m'engouffrer dans les petites ruelles autour de la place afin de trouver l'origine de l'odeur. Il y'avait nettement moins de monde voir quasiment personne dans ces ruelles là du fait du peu de commerces qui se situaient ici, il y'avait surtout des habitations ce qui m'alarma quelques peu. Si une maison commençait à prendre feu vu la distance qui les séparait les unes des autres le village s'enflammerais comme une torche.

Au bout de la troisième ou de la quatrième ruelle que je remontais, je finis par trouver l'origine de l'odeur, en effet, un peu plus loin, de la fumée noire s'échappait de la fenêtre d'une jolie petite maison. Je me précipita à la fenêtre en essayant de discerner quelque chose à l'intérieur, ce que j'y vis me fit légèrement sourire, il y'avait une jeune femme qui nettoyais consciencieusement sa cuisine et elle avait surement oublié ce qui cuisait dans le four à ce moment là car c'était de là que s'échappait la fumée, elle n'avait même pas l'air d'avoir remarqué l'odeur ou la fumée.

En soupirant, je sortis ma baguette de ma poche et ouvris le four de loin, par la même technique j'en fis sortir le plat concerné que je posa au sol. Je finis par lancer un simple aguamenti sur le plat qui émis un "pshiiiiiii" sonore jusqu'à ce que la fumée arrête de se dégager. Maintenant qu'il n'y avait presque plus de fumée je me retrouva face à une cuisine maculée d'ingrédients du sol au plafond et je ne pus me retenir de glousser. Je rangea ma baguette dans ma poche et je regardais maintenant la jeune femme d'un air amical.

- Vous savez, en général quand on à du mal avec la recette on demande de l'aide normalement, mais j'admire la méthode au moins on ne vous demanderas plus jamais de la faire.

J'étais maintenant accoudée à la fenêtre.

- Oh désolée je suis malpolie je ne me suis pas présentée, Pandora Black héroïne des cuisinières en détresse.

Et je ne put, encore une fois, m'empêcher de rire.

-Désolée, je ne voulais pas paraître impolie, mais quand j'ai vu la fumée je m'attendais à tellement pire comme situation

Ma plume grattait avec frénésie le parchemin posé devant moi alors que je terminais de rédiger un devoir pour le cours d’étude des runes. Mes jambes croisées sous la table où je m’étais installée pour travailler je sentis la douce fourrure de Rakcha me frôler les mollets alors qu’elle ronronnait. Je terminais les derniers mots puis reposait ma plume dans son encrier, je m’étirais alors de tout mon corps en repoussant la chaise vers l’arrière. J’étais seule dans ma salle commune en ce début de fin de semaine, les autres étaient partie pour la plupart dans leurs familles ou profitaient de cette belle journée de printemps à l’extérieur. Moi fidèle à mes habitudes je terminais mes travaux, préférant avoir la tête libre pour le reste de la fin de semaine au lieu de faire comme la plupart de mes camarades de maison qui attendaient le dimanche soir pour travailler jusqu’aux petites heures. Satisfaite je rangeais tout mon matériel dans mon sac puis je gratouillais le derrière d’oreille à ma douce amie, ce qui la fit ronronner deux fois plus fort. Je souris tout en prenant la chatte couleur crème dans mes bras, me dirigeant vers le dortoir où je pourrais me changer pour l’après-midi qui venait rapidement.

Arrivée devant mes affaires je me regardais dans un grand miroir, déposant Rakcha sur mon lit je replaçais ma chevelure et secouais mon chandail parsemé de petits poils. Je décidais de garder mes vêtements ainsi, je ne sortais quand même pas pour faire du charme à un homme, j’allais aux Trois balais avec une amie! Mon pull rose pâle et mes pantalons noirs feront parfaitement l’affaire. Je pris un sac simple pour y mettre ma baguette et quelques galions histoire que si je trouvais quelque chose d’intéressant car je comptais bien aller faire un peu les boutiques avant de rentrer. Enfin prête, je pris le chemin de la sortie pour moi aussi profiter de la journée de printemps magnifique que nous avions en cette fin de semaine bien méritée.

Arrivée aux trois balais je restais à l’extérieur sur le côté de la porte, cherchant du regard dans la foule de sorcier et d’élèves de Poudlard Pandora. Alors que je croyais l’avoir aperçu je sentis une terrible odeur de brulé ainsi qu’une volute de fumée noire dans le ciel, j’aurais bien laissé cette problématique à quelqu’un d’autre, mais mon regard tomba sur Pandora qui au lieu de venir aux Trois balais partait en sens inverse vers la fumée. Je soupirais puis fendis la foule qui ne semblait pas se préoccuper de l’incident comme si cela faisait partie de leur quotidien. Je suivis tant bien que de mal Pandora, me débattant dans la foule, je réussis à en sortir pour me retrouver dans une ruelle où les seules personnes présentes étaient moi et Pandora qui tournait un coin pour se diriger vers l’endroit d’où venait l’odeur caractéristique de nourriture cramée.

Je sifflais de contrariété entre mes dents, elle ne pouvait pas aller moins vite? Je la suivis d’un pas rapide pour tourner le coin de la ruelle, puis une autre et encore une autre, la retrouvant enfin devant une fenêtre ouverte où elle semblait s’amuser d’aider la personne qui avait raté ce qu’elle cuisinait. Il fallait être vraiment nul pour faire cramer à ce point un plat, l’air était nauséabond près de la maison, je dus donc remonter mon pull sur mon nez pour avoir un semblant de protection contre l’odeur. Tout en me rapprochant de Pandora et de la petite maison je vis la fumée disparaître progressivement, Pandora se chargeait de régler le problème, plus vite se sera fait plus vite nous pourrons aller nous régaler aux Trois balais.

Arrivée près de Pandora je la saluais en fronçant le nez, l’odeur était insupportable. Je sortis ma baguette puis l’agitait doucement sans dire un mot de peur que l’odeur s’engouffre entre mes lèvres et me laisse un goût de brûler sur ma langue. Plusieurs bouquets de lilas apparurent dans la pièce grâce à un Orchideus bien exécuté. J’avais choisi le lilas car cette fleur était très odorante, combattant ainsi l’odeur de ce que je voyais être des biscuits complètement carbonisés. Je descendis donc mon pull, observant la scène avec une moue boudeuse sur les lèvres. Eh bien si cette fille se pratiquait à devenir une bonne épouse s’était raté! Je pourrais la référer au club de bienséance, je suis sûre que cette Swanhilde serait capable de faire quelque chose pour elle… Je grimaçais intérieurement, la place de la femme n’était pas forcément à la cuisine et cette femme devrait un jour le savoir! Je posais mon regard noisette dans celui de l’inconnue tout en m’adossant au rebord de la fenêtre, plissant à nouveau le nez lorsque les biscuits dégagèrent une nouvelle bouffée d’air nauséabonde.

-Eh bien je crois que tu as raté ta vocation, tu devrais peut-être changer de voix pour épargner les pauvres personnes qui devront manger ça!

Je croisais les bras, baguette toujours en main, la pièce était un véritable gâchis et les biscuits étaient encore pires. Je me demandais bien comment elle avait pu créer une telle catastrophe.          

Le regard bleu posé sur le comptoir où résistait une tâche sombre, Gabrielle frottait le meuble avec acharnement. C’était une histoire personnelle, à savoir lequel des deux allaient abandonner en premier. Concentré à sa tâche, elle ne se rendit même pas compte que sa fournée de biscuits avait depuis longtemps dépassé l’étape de la cuisson pour se transformer en galette sombre et calcinée. Elle ne comprenait même pas pourquoi elle s’évertuait à faire des biscuits. Elle était un apprenti auror, pas une cuisinière pardi! Elle plaignait sincèrement les pauvres malades de Ste-Mangouste qui allaient devoir manger ces horreurs. Au moins, elle n’était pas obligée d’endurer sa demi-sœur parfaite et ses remarques acerbes. Elle ne comprenait définitivement pas pourquoi sa grand-mère lui avait demandé de venir ici. Bon. Elle était contente de voir Lady Primrose. La vieille dame était toujours aussi gentille et bienveillante. C’était bien pour elle qu’elle faisait autant d’efforts. Car soyons honnête, la cuisine ce n’était pas sa tasse de thé et

PSHIIIIIIT

Gabrielle lâcha les ustensiles quelle tenait à la main, se retournant vivement, baguette en main. Tous ses sens étaient en alerte, ses yeux bleus analysant la situation comme la brave petite guerrière qu’elle était. Oui sauf que là le danger n’était pas quelques sortilèges de magies noires mais plutôt un épais nuage de fumée qui flottait dans la cuisine. Au sol, ses biscuits, ou plutôt ce qui en restait, flottaient dans une petite flaque d’eau qui maculait désormais le sol. Gé-ni-al. Ses biscuits étaient morts. Un petit rire à la fenêtre fit retourner l’héritière. Dans l’encadré se tenait à présent une jeune femme au sourire enjôleur. Ses cheveux noirs encadraient son visage aux pommettes hautes. Ses yeux sombres pétillaient de malice. Voilà donc la mystérieuse visiteuse qui avait empêché la maison de brulée.

- - Vous savez, en général quand on à du mal avec la recette on demande de l'aide normalement, mais j'admire la méthode au moins on ne vous demanderas plus jamais de la faire.

La jeune femme éclata de rire à son tour. Devant un tel chaos il fallait bien rigoler un peu.

-Vous y croyez-vous? Apprenti auror et se faire terrasser par un fourneau capricieux!

Une grimace termina sa remarque. Oui voilà, on pouvait bien avoir chacun ses faiblesses non?

- Oh désolée je suis malpolie je ne me suis pas présentée, Pandora Black héroïne des cuisinières en détresse.

L’humour de Pandora était contagieux et d’un pas enjoué Gabrielle s’approcha de la fenêtre, une main tendue. Elle arrêta sa main avant de faire une poignée de main. De un parce que sa main était couverte de farine et de gluant d’œuf et aussi parce qu’elle avait oublié que ce n’était pas ainsi que ce présentait les jeunes filles de bonnes familles. Elle avait oublié de faire le gracieux signe de tête en se nommant au complet. Après tout, c’était la faute à son père qui l’avait élevé comme un garçon. Black, ce nom lui disait quelque chose. Inconsciemment elle avait l’impression de sentir le regard perçant de son grand père sur sa nuque. Aye. Oui, alors, black, famille de sang pur, ils n’avaient pas leur nom dans leur arbre? Un mariage entre famille ou autre? Une cousine ou grande tante? Qu’importe. Simplicité était mère de bonne entente.

-Gabrielle!

Voilà pour les présentations. Rien ne servait à compliquer les choses avec un nom de famille trop lourd à porter.

-Et comme vous pouvez le constater je suis la terreur des cuisines qui pourtant excelle en potion. Mais nous n’en sommes pas à une contradiction près non?

On pouvait se passer d’explication. Le regard bleu observa la pièce catastrophique. C’était pire que si des lutins de Cornouailles avaient décidé de prendre la cuisine comme terrain de jeu.

-Désolée, je ne voulais pas paraître impolie, mais quand j'ai vu la fumée je m'attendais à tellement pire comme situation

La jeune femme eu un petit sourire. Oui, on pouvait s’attendre à pire. Des bouquets de lilas apparurent alors dans la pièce, embaumant l’air d’un parfum de printemps. Gabrielle se retourna pour apercevoir une autre jeune femme qui venait d’apparaitre près de Pandora. Une copine sans doute ou petite copine.

-Eh bien je crois que tu as raté ta vocation, tu devrais peut-être changer de voix pour épargner les pauvres personnes qui devront manger ça!

Gabrielle rougit un peu. Oui bon. Ce n’était pas si dramatique.

-C’était des biscuits pour les patients de Ste-Mangouste...

Comme si elle avait une âme philanthropique. Un regard accusateur se porta sur les biscuits. Wais vue la tête des biscuits ils allaient dans aucun doute achever les pauvres patients de l’hôpital. Baguette en main, elle fit disparaître l’eau du sol de même que les biscuits. Un dégât de moins. La jeune femme eu un petit rire.

-Et après on ose dire que la place d’une femme est dans une cuisine.

S’en était honteux. Heureusement qu’elle était plus douée en sortilège. Son regard se tourna de nouveau vers les deux demoiselles.

-Un grand merci de votre aide. Je peux vous offris euh… du thé? Ou un verre d’eau?

Lady Primrose ne lui avait pas offert de la limonade également?

J'observais toujours la scène d'un air enjouée, j'avais fini par attirer l'attention de la cuisinière du dimanche. Je l'entendis aussi parler de son futur métier et je gardais cette infos précieusement dans un coin de ma tête, cette info m'apprenais surtout que j'allais devoir tenir ma langue en sa présence.
Elle se présenta succinctement sans donner son nom de famille ce qui était soit un oubli de sa part soit une volonté de ne pas le donner que ce soit par choix ou par honte, je ne m'en soucia guère pour le moment.

J'entendis une douce voix derrière moi que je reconnus aussitôt, je me tourna vers Lilianna avec un grand sourire, au moins je n'aurais pas à aller la chercher.

- Bonjour Lilianna alors tu as fait comme moi ? tu as suivie la douce odeur émanant de cette maison? j'aurais presque envie d'en déguster !

Je me retourna vers Gabrielle qui s'apitoyait un peu sur le sort des patients de Ste-Mangouste qui n'aurais décidément pas la luxe de gouter ces gâteaux et très franchement il valais mieux pour eux, ce serait dommage de les achever après tout. Je la voyais s'affairer à nettoyer les dégâts et je constata qu'elle n'était pas mauvaise en sortilèges, en même temps ça aurait été le comble pour une futur auror de ne pas savoir exécuter des sortilèges aussi simples que ceux-ci.

-Mais dis moi Gabrielle, si tu est une future Auror cela veux dire que tu vas bientôt rencontrer mon père? Ton futur patron !

Je m'accouda distraitement à la fenêtre.

- Tu pourras lui dire bonjour de ma part quand tu le verras ? Je ne rentre pas souvent à la maison alors je suppose qu'il sera content d'avoir de mes nouvelles.

Cela ne lui offrirait pas une meilleure image auprès de son père c'est sur, il ne faisait pas de favoritisme mais je songeais au fond de moi qu'elle le verrais plus que moi. Même quand je rentre il est rarement présent et l'aborder quand il est là est quasiment impossible à cause du reste de la famille.

Gabrielle nous invita à boire quelque chose dans la maison, mais en constatant le carnage dans la cuisine accompagné de l'odeur de fumée qui n'avait pas encore disparue je haussa tranquillement les épaules avant de m'exprimer.

- Je sais pas ce que vous en pensez, mais il est encore tôt, il fait un temps superbe, pourquoi ne pas aller boire un verres toutes les trois ? Puis Lilianna et moi avions prévues de nous balader ensuite.

Je regarda le chaos ambiant dans la cuisine.

- Je pourrais même t'aider à nettoyer rapidement l'endroit histoire de ne pas perdre trop de temps, qu'en dites vous les filles ?

Je plissais mon nez lorsque la jeune femme nous proposa du thé, si elle faisait bouillir l’eau comme elle laissait les biscuits cramer eh bien je prendrais de l’eau merci! En espérant que s’elle-ci soit froide… Je tournais mon regard vers Pandora en souriant cette fois avec moins de moquerie dans le regard, mais toujours autant dans la voix.

-Mmmmm cette douce odeur de biscuits brûlés, délicieux!

Je secouais négligemment la tête en riant, non ce n’était pas l’odeur qui m’avait conduite jusqu’ici, mais elle était immanquable, je me demandais d’ailleurs pourquoi personne d’autre n’était venu.

-Je t’ai suivi si tu veux savoir. Je t’ai vu bifurquer de notre point de rendez-vous et je me suis demandé qui étais plus important que moi pour que tu m’abandonnes ainsi.

Je ris de nouveau, mais de façon plus joyeuse cette fois. J’aimais bien taquiner même si je n’étais pas la plus douée et Pandora jusqu’à maintenant ne semblait pas offusquée de mes blagues ce qui était un bon point car je détestais devoir me justifier et encore plus m’excuser.
Mon regard se tourna à nouveau vers la jeune cuisinière en herbe, une chance qu’elle venait de faire disparaître ces horreurs avant de devoir les donner aux patients de Ste-Mangouste, à moins qu’elle voulait faire descendre la population de l’hôpital alors dans ce cas ces petits desserts sont parfait.

Je m’adossais aux côtés de Pandora, regardant la pièce avec intérêt, étant de nature plutôt curieuse j’observais avec minutie chaque recoin tout en écoutant d’une oreille les propos de mon amie de Serdaigle. Maintenant je savais le prénom de notre cookie monster! Un pas de plus vers une nouvelle connaissance, chouette… Je ne savais pas trop si j’étais d’accord avec l’idée de Pandora d’inviter l’apprentie auror avec nous, mais le mal était fait et je ne pouvais que hausser les épaules d’un mouvement nonchalant.

-Dépêchez-vous de nettoyer alors. Je meurs de soif!

Je restais adossée au cadrage de la grande fenêtre, me tournant vers l’extérieur ayant terminé mon inspection de la pièce qui avait bien failli partir en fumée. Je n’allais tout de même pas aider à nettoyer ce bazar! Ce n’était pas moi la responsable et je ne m’étais pas proposée, Pandora avait permis à Gabrielle de se joindre à nous soit, je l’acceptais, mais le nettoyage c'était son idée et je me dissociais de cette tâche ingrate.

Alors que les deux demoiselles faisaient actions communes pour rendre l’endroit impeccable, moi je pensais à ce que je voulais faire après avoir dégusté le délice du Trois Balais. Je voulais aller à la boutique pour animaux et créatures de compagnies pour trouver quelque chose de bien pour Rakcha, peut-être une nouvelle boucle à lui mettre ou une friandise spéciale. Ensuite je voulais passer chez Honeydukes, j’étais friande de sucreries et ma réserve s’était appauvrie après ma petite virée dans le placard à Pandora… Dit comme cela cette petite aventure me paraissait des plus douteuses, le cheminement de mes pensées me fit rire légèrement. Je me retournais vers Gabrielle et Pandora alors que je reprenais mon sérieux, pas question que j’explique le pourquoi du comment j’en étais arrivée à rire de la sorte. Je fis donc mine de m’impatienter, les bras croisés sous ma poitrine et une moue boudeuse sur les lèvres.

-Prenez votre temps surtout, ce n’est pas comme si on peut sortir de Poudlard qu’une fois tous les mille ans!

D’accord, j’exagérais un peu, mais quand même la patience n’était pas une de mes meilleures vertus… C’était une qualité des Poufsouffle ça…
         

C’était une situation plutôt inusitée, la douce odeur de biscuit brulé avait rapporté deux jeunes demoiselles à la fenêtre de Lady Primrose. Debout au milieu du chaos, l’apprenti auror affichait un air calme et enjoué, attitude qu’elle avait toujours eu même dans les moments où plus rien n’allait. C’était l’un de ses avantages sur le terrain. Même les éclats de farine et d’œuf au plafond ne la dérangeait pas. Pandora avait été rejointe par une nouvelle amie, Lilianna. Probablement une autre élève de Poudlard. Gabrielle afficha un sourire. Les deux demoiselles profitaient sans doute d’un weekend de congé de Poudlard. La jeune femme songea un instant qu’elle aurait sans doute été parmi eux si elle n’avait pas quitté le pays avec sa mère. En tant qu’héritière, elle aurait été envoyée à Poudlard, suivre un cursus quel conte pour devenir une bonne épouse et une bonne chef de famille. C’était sans doute là l’idée de sa Grand-Mère lorsqu’elle lui avait demandé de l’accompagner à Pré-au-Lard en plein weekend étudiant. Un sourire froid traversa les lèvres de la jeune femme devant l’attitude diabolique de sa famille. Ils n’en rataient pas une.

-Mais dis moi Gabrielle, si tu est une future Auror cela veux dire que tu vas bientôt rencontrer mon père? Ton futur patron !

Avery fronça les sourcils. Elle? Auror? Ici? La jeune femme haussa les épaules.

-C’est gentil. Je ne crois pas rester longtemps en Angleterre. Je suis ici pour quelques obligations familiales...

Un enterrement, des papiers, un testament, et après retour à sa vraie maison, loin de l’atmosphère étouffante du domaine Avery.

-J’ai l’intention de retourner au Danemark sitôt que tout ça sera fini...

Elle avait déjà envoyé son hibou au Ministère pour confirmer son visa de départ. Il ne restait qu’à avoir la réponse et elle allait pouvoir quitter le pays de la brume et de la pluie. Gabrielle fit un sourire encourageant à Pandora.

-Mais si j’ai l’occasion de croiser Monsieur votre Père, je lui transmettrais vos salutations avec plaisir.

Outch. Son anglais était définitivement beaucoup trop formel. Elle parlait le latin avec plus de fluidité. Elle n’avait peut-être aucun accent, mais elle était incapable de parler de manière familière dans cette langue. Heureusement que cela ne durerait pas très longtemps.

- Je sais pas ce que vous en pensez, mais il est encore tôt, il fait un temps superbe, pourquoi ne pas aller boire un verres toutes les trois ? Puis Lilianna et moi avions prévues de nous balader ensuite. Je pourrais même t'aider à nettoyer rapidement l'endroit histoire de ne pas perdre trop de temps, qu'en dites-vous les filles?

Gabrielle regarda autour d’elle, observant l’état des lieux. Elle ne pouvait pas quitter la cuisine de Lady Primrose en la laissant dans un tel état. Un clin d’œil en direction de Pandora qui avait déjà sortie sa baguette, l’apprenti auror laissa s’étaler la magie, nettoyant les comptoirs, les plafonds, faisant disparaitre le dégât qui s’était étalés partout. En quelques instant, la cuisine retrouva un aspect propre. Tant pis pour les biscuits. Elles venaient à peine de terminer que Lilianna se mit à rire toute seule.

-Prenez votre temps surtout, ce n’est pas comme si on peut sortir de Poudlard qu’une fois tous les mille ans!

Avery lui lança un petit regard moqueur, ne saisissant pas la raison de son rire. Qu’importe, elle en avait un jolie. La jeune femme, laissa les deux demoiselles s’éloigner de la fenêtre avant de sauter par l’ouverture à son tour. Une chance qu’elle prenait soin de toujours porter des vêtements qui lui permettait de bouger à son aise. Dehors, la température était merveilleuse. Les filles avaient raisons de vouloirs en profiter.

-Alors! Vous êtes étudiantes à Poudlard? Vous étudiez quoi?

Je souris et me tourna vers Lilianna pour répondre à sa petite remarque en lui faisant un clin d'œil.

- Voyons tu sais très bien que rien n'est plus important que toi mais je ne voulais pas que le village brule avant que j'ai eu le temps de tout te montrer !

Le souvenir de notre petit après midi bonbon whisky dans un placard de Poudlard me fit sourire doucement, c'était vraiment un bon moment que j'espérais réitérer dans un futur proche, il fallait bien se concerter pour changer le monde après tout !

j'écoutais distraitement Gabrielle tandis-ce que je l'aidais à nettoyer sa cuisine, c'était un vrai carnage mais heureusement la magie existait et c'était un moyen simple et rapide de parvenir à ses fins. Gabrielle venait donc du Danemark ? Elle n'avais aucun accent certes mais sa manière de parler était vraiment très formelle et maniérée ce qui me mis vaguement la puce à l'oreille sur ses origines. Je venais d'une famille de sang pur et j'avais donc appris quelques langues étrangères dont le français mais de la manière la plus formelle possible pour savoir briller en société, c'était ce qu'on attendais de moi après tout.

Tandis-ce que Gabrielle nous rejoignis dans la rue afin de commencer la ballade, mon esprit lui fusait à cent à l'heure, je devais faire comprendre à Lilianna que la personne en face de nous était une Sang pur, même si elle était de nature prudente, un mot de travers pouvait s'échapper à tout moment. Toujours en réfléchissant, je répondis à la question de Gabrielle.

- Je suis en dernière année d'enseignement, spécialisation en magie noire.

Elles commencèrent à marcher tranquillement pour rejoindre l'artère principale du village, il faisait vraiment un temps splendide. Je laissais Lilianna nous guider vu qu'elle avait pas mal de choses à faire, j'avais convenue de l'emmener dans des coins moins connus en fin d'après midi pour profiter à fond de cette journée. Une question me traversa l'esprit et je me tourna vers Gabrielle.

- Mais dis moi, tu ne nous à pas dit ton nom de famille il me semble? J'ai peut-être déjà eu l'occasion de croiser des membres de ta famille lors d'un diner?

Je ne cotoyais jamais ce genre de réceptions, je trouvais ça d'un ennui mortel et j'avais toujours eu peur que ce soit un prétexte pour me faire rencontrer un éventuel futur mari. Même si mon père ne désirais pas cela pour moi pour le moment, je ne pouvais pas m'empécher d'y penser.

Je regardais Gabrielle traverser la fenêtre avec aisance et venir à notre rencontre, s’était sans doute son entrainement d’auror qui lui avait donné de telles habiletés. Bien sûr j’en étais capable aussi, mais pas de cette façon, bah de toute façon je ne croyais pas avoir besoin de faire ce genre d’acrobaties alors qu’importe.
Je me mis en marche, dépassant de quelques pas les deux autres jeunes filles de notre drôle de trio, me dirigeant vers les trois-balais avec la nette intention de prendre un petit remontant pour me remettre de toute cette agitation qu’avait causée la destruction par le feu d’une pauvre fournée de biscuit. Je tendis l’oreille pour tout de même écouter la conversation même si au-devant de notre petit groupe je paraissais être indifférente, puis lorsque Pandora énonça ses études je tournais légèrement la tête vers Gabrielle en souriant.

-Je suis en première année de sciences occultes, mais avant j’étais en botanique et SACM. Soins aux créatures magiques si tu préfères.

Je reportais mon regard vers l’avant, nous frayant un chemin dans la foule de plus en plus présente d’élèves de tout âge et de sorciers venus profiter de cette magnifique journée ensoleillée. Mon esprit vagabonda quelques instants, me rappelant ma légère altercation avec mon ancien professeur de SACM… Il faudrait d’ailleurs que je retourne le voir à son bureau cette semaine pour vérifier que Rakcha s’était entièrement rétablie. Si cela ne serait que de moi je lui aurais prodigué les soins moi-même, j’avais quand même eu un excellent professeur pour m’enseigner la matière et comme cela je n’aurais pas eu besoin de ravaler ma fierté et de retourner le voir après qu’il m’eut enlevé des points et sévèrement réprimandés. Devant lui je n’en avais aucunement laissé paraître, mais ses remarques m’avaient laissé un goût amer sur la langue et je dois dire que mon orgueil avait eu de la difficulté à digérer cet incident. J’ai même eu la mauvaise idée de cuisiner quelque chose et de l’apporter à monsieur Burke pour me faire en quelque sorte pardonner ou du moins en signe de paix. J’étais toujours en débat intérieur à savoir si j’allais vraiment cuisiner quelque chose avant d’aller rencontrer Philip Burke. Je n’étais pas mauvaise cuisinière loin de là, ayant dû me débrouiller seule de nombreuses fois alors que mes parents étaient disparus quelque part à la recherche de créatures magiques. Je savais donc cuisiner, ce n’était pas ça le problème, il était beaucoup plus complexe dans mon esprit de jeune femme libre. Cuisiner pour un homme comme une petite femme soumise m’horripilait, pourtant c’était tout bête, mais si j’aurais été un homme et qu’il me serait arrivé une situation similaire est-ce que je me serais décidé à cuisiner pour mon prof… Je ne crois pas non.

Je sortis de mes pensées alors que Pandora s’informait de la famille de notre nouvelle compagne ou du moins de son nom de famille. J’imaginais mal Pando dans un dîner mondain de la haute société des sangs purs, pourtant elle devait bien y aller de temps à autre pour faire bonne figure pour son père non? Je me demandais comment était son père, je l’avais vu quelques fois dans le journal, chef des aurors ce n’est pas rien et quand il y avait quelques descentes où il dirigeait lui-même les opérations parfois un journaliste arrivait à prendre une photo. Je trouvais que physiquement Pandora lui ressemblait, peut-être dans leurs expressions faciales… Ma jeune amie avait l’air beaucoup plus austère qu’elle ne l’était en réalité, peut-être était-ce le cas avec son père. Je haussais les épaules intérieurement, n'en ayant aucune idée puisque je ne l’avais jamais rencontrée. Je sortis de mes pensées puisque nous étions arrivés devant la porte du pub. Je l’ouvris et ne fus guère étonnée de le voir remplit de sorciers, malgré tout je me hissais sur la pointe des pieds et réussi à nous trouver une petite table au fond collée à un mur. Je pris instinctivement la main de Pando et me dirigeais d’un pas vif vers la table de trois places avant que s’elle si nous soit prise par un quelconque trio beaucoup moins important que le nôtre. Une fois assise je souris, légèrement essoufflée.

- Une chance que nous ayons trouvé une table! Mais je crois bien qu’il nous faudra aller au comptoir pour se faire servir quoi que ce soit dans cette foule.

Je regardais un peu autour de nous, s’il y avait une serveuse elle était invisible parmi tous ses sorciers assoiffés. Je détachais mon petit manteau que j’avais mis pour cette journée, car même si le soleil brillait de mille feux le fond de l’air lui était frais… En fait ce pays en entier était froid même en plein été, venant d’Égypte pour étudier à Poudlard je ne m’étais jamais habituée à ce froid glacial malgré les années passées ici. Je me rappelais la douce chaleur de mon pays d’adoption avec nostalgie, surtout lorsque la neige se mettait à tomber. Ah que je détestais ce manteau blanc et froid qui recouvrait tout l’extérieur, me forçant à me cloitrer dans le château le plus souvent possible et à ne sortir qu’en nécessité. Rakcha semblait s’être mieux acclimaté que moi, mais je la retrouvais tout de même blottie près du feu la plupart du temps et je venais la rejoindre à tout coup. Étudiant souvent assise au sol près du feu je prenais un coussin et je pouvais passer des heures près du feu à me faire croire que cette chaleur allait durer, mais une fois que je me levais pour vaguer à mes occupations le froid de ce coin du monde remontait dans mes membres et s’imprégnait dans mes os, m’obligeant à grelotter intérieurement car personne ne devait voir une seule faiblesse de ma part même si ce fut que le froid.

Peu encline à me lever pour aller chercher nos consommations je posais mon regard noisette sur Gabrielle, lui prouvant que j’écoutais quoique parfois je n’en ait pas l’air.

-Danemark hein? Tu n’es pas trop dépaysée ici? Ta patrie ne te manque pas trop?

Je lui fis un léger sourire tout en adossant mes coudes sur la table et entrelaçant mes doigts pour avoir un appui à mon menton qui vint s’adosser sur mes doigts.